Sarkozy invente un nouveau droit : celui de se taire.


Cela ne semble pas avoir fait grand bruit dans le Landerneau bloguistique. Pourtant l’affaire est d’importance, et hautement symbolique à mes yeux, peut-être même davantage que la remise au pas de Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, à propos de sa déclaration sur la disparition de la taxe carbone… ou le nouveau mouvement (un de plus…) si délicieusement suranné de Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin, qui ne servira que lui.

Ne parlons même pas de la course aux écuries des fiers destriers de la pseudo-gauche vers les présidentielles, à peine les régionales terminées… dont on ne sait pas bien qui a vraiment gagné … Le PS ou EE ?

Je veux évoquer ici ce qui pourrait bien si on le voulait vraiment devenir une véritable affaire Dreyfus.

Certes, il ne s’agit pas ici de délit de sale gueule, de xénophobie ou d’antisémitisme, mais bien de délit d’opinion. Je repense d’ailleurs opportunément à une citation de Prévert qui dit en substance « Lorsque la vérité n’est pas libre la vérité n’est pas vraie, Les libertés de la police sont les libertés d’aujourd’hui… »

Et bien même pas : les vérités de la gendarmerie ne sont pas les vérités de Sarkozy. Et ne sont pas toujours bonnes à dire.

En effet, un certain Jean-Hugues Matelly, patronyme qui ne vous dira probablement rien, vient d’être rayé des cadres par la bonne grâce de notre si bas Président, qui n’a pas apprécié que ce Monsieur se serve (une fois n’est pas coutume) de son cerveau : il a osé critiquer le rapprochement de la police et de la gendarmerie et, pire encore, a démontré dans un livre co-écrit avec Christian Mouhanna, chercheur au CESDIP, les méfaits de la logique du chiffre impulsée sous couvert d’apparente efficacité (surtout médiatique comme à l’ordinaire) par le nain qui nous gouverne.

MONSIEUR Matelly a un défaut conséquent : il n’est pas que gendarme, mais également l’auteur de travaux universitaires dans le champ de la sécurité au sein du Centre d’études et de Recherches sur la Police (CERP) à l’Institut d’études politiques de Toulouse, puis du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), laboratoire du CNRS.

« Monsieur Sarkozy, je vous écris une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps : je suis gendarme, et j’ai commis l’erreur d’utiliser mes compétences intellectuelles… pour défendre l’honneur de mon corps d’armée. L’un des seuls que la gauche de combat respecte encore… et toujours. Parce qu’il participe à sa façon à la défense de nos libertés… Méa culpa.

Résistance ! d’où qu’elle vienne…

2 réflexions sur “Sarkozy invente un nouveau droit : celui de se taire.

  1. La France est le pays, dans le monde ! où il y a le plus de policiers en nombre rapporté à celui des habitants.

    Petit 2 : il est légitime de venir au chevet d’un policier blessé (nous n’allons pas rejoindre cette vulgarité qui dit qu’ils sont payés pour ça), mais… dans le dernier Télérama, un courrier de lecteur invite à aller au chevet des borgnes par flashball et on pourrait dire des blessés par les progrès de la technologie qui assure de mieux en mieux notre insécurité ***

    Je ne dis pas que les borgnes sont innocents, mais on ne devrait plus en être à la loi du talion : la vie (étouffée) pour une canette de bière piquée dans un Carrefour (c’est récent, tu es au courant ?)

    *** il faut bien croire que les nouvelles technologies n’assurent pas la sécurité, puisque ça va de plus en plus mal et… on vient de s’apercevoir que les scanners des aéroports, qui ne sont pas garantis sûrs pour la santé, ne permettaient pas de repérer des explosifs « ingérés », par des passeurs ou des suicidaires — le mieux est l’ennemi du bien = plus de « sécurité » accroît l’insécurité.

    [si ce n’est pas clair, demander la version sous-titrée :)]

    J’aime

Les commentaires sont fermés.