le projet totalitaire du sarkozysme

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Sarkozy, archevêque de la secte néolibérale…

Ce que je lis ce soir…

Le résumé officiel :

« Ils sont enseignants, conseillers Pôle Emploi, postiers, électriciens/gaziers, forestiers, hospitaliers, psychiatres, chercheurs, magistrats, policiers…

Ils ne feront pas le  » sale boulot  » qu’on exige d’eux depuis que Nicolas Sarkozy a lancé la plus grande opération de dé-construction et de privatisation des services publics jamais menée. Face à une politique d’asphyxie programmée qui érige en norme la course au chiffre et au rendement, l’évaluation et la compétition, le fichage et la répression, et qui menace les droits fondamentaux et la cohésion sociale, de plus en plus de professionnels refusent de voir leurs organismes transformés en machine à faire des actes et du cash, leur métier dénaturé et leur éthique piétinée.

Constatant la souffrance, la perte de sens et la régression qui en résulte pour eux comme pour les usagers, ils mettent en œuvre, seuls ou avec leur syndicat, diverses stratégies de résistance : désobéissance collective proclamée, opposition souterraine, insoumission, freinage subversif. Ce livre, construit comme un abécédaire, s’adosse à une enquête de terrain : il donne à entendre des témoignages bouleversants d’hommes et de femmes pris dans la tourmente du saccage de leur mission de service public, qui veulent la défendre envers et contre tout au nom du bien collectif, des valeurs républicaines et du pacte social hérité du programme du Conseil national de la Résistance. »

Mon passage préféré :

« Un dogme

 

Cette suspicion de ringardisation jetée sur les services publics relève en fait de cette posture dogmatique néolibérale, à savoir que tout ce qui échappe à la concurrence est soupçonné d’immobilisme et que la seule logique qui vaille est la logique concurrentielle. L’ouverture à la concurrence est donc le paradigme de la croisade néolibérale, non seulement sur le monde du travail, mais aussi sur l’ensemble de nos vies. Ce qu’Alain Bihr explique de la manière suivante : « Pour comprendre ce discours néolibéral, il faut l’aborder comme un discours religieux, il faut partir de l’idée qu’il procède d’un certain nombres de dogmes, d’articles de foi, qui ne sont jamais interrogés comme tels. Parmi les principaux de ces articles, sinon le principal et c’est le cœur du néolibéralisme, c’est que le marché est donné comme étant la forme d’organisation optimale des sociétés humaines. » Comme un fait de nature, incontournable, indiscutable. Ce que Pierre Bourdieu disait en 1998 à sa manière, parlant lui aussi de « croyance » : « On voit comment l’utopie néolibérale tend à s’incarner dans la réalité d’une sorte de machine infernale, dont la nécessité s’impose aux dominants eux-mêmes. […] Cette utopie suscite une formidable croyance, la free trade faith (la foi dans le libre échange), non seulement chez ceux qui en vivent matériellement, comme les financiers, les patrons de grandes entreprises, etc, mais aussi ceux qui en tirent des justifications d’exister, comme les hauts fonctionnaires et les politiciens, qui sacralisent le pouvoir des marchés au nom de l’efficacité économique, qui exigent la levée des barrières administratives ou politiques capables de gêner les détenteurs de capitaux dans la recherche purement individuelle de la maximisation du profit individuel, instituée en modèle de rationalité, qui veulent des banques centrales indépendantes, qui prêchent la subordination des États nationaux aux exigences de la liberté économique pour les maîtres de l’économie, avec […] la privatisation généralisée des services publics, la réduction des dépenses publiques et sociales » expliquait déjà le sociologue. Mais plus qu’une aventure économique, c’est une entreprise quasiment de type anthropologique : « c’est un projet fondamentalement totalitaire, résume Alain Bihr, au sens où c’est un projet qui entend soumettre à une même formule la totalité non seulement des activités humaines mais de l’existence humaine. Tout ne doit être que marché et c’est un projet qui se développe, se justifie dans une référence implicite ou explicite constante à cette horreur absolue qu’est le communisme. […] Toute l’action de Sarkozy, poursuit le sociologue, c’est un homme politique qui façonne la réalité sociale, aidé par de purs idéologues dont la fonction est de mettre en cohérence théorique et en scène sur le plan médiatique ces idées là, et de formater les rapports sociaux. »

Le compte-rendu Bernard Gensane ici

Celui de Skriban là

Dans le monde diplomatique

 

Un livre que je ne saurais que trop vous recommander…

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6 réflexions sur “le projet totalitaire du sarkozysme

  1. Dès les années 1970, certains magistrats ont fait le choix d’utiliser leur pouvoir à des fins politiques très clairement identifiées. Ces juges, appelés à l’époque les “juges rouges”, ont alors décidé de remettre en question l’équilibre même de la société. L’objectif de ces magistrats politisés est clair : expliquer au citoyen que le délinquant est la victime de la société, société soi-disant de “classes”, responsable de tous les maux qu’elle a elle-même engendrés par son soi-disant caractère “inégalitaire”.

    Ces magistrats, soutenus par un Syndicat de la magistrature très médiatique et très orienté politiquement, se sont ainsi permis de condamner publiquement et avec une très grande virulence, année après année, les travaux du pouvoir législatif et les actions du pouvoir exécutif. Récemment encore, un représentant de ce syndicat s’est permis de déclarer dans les colonnes d’un quotidien : « À chaque lecture devant le Parlement, on ajoute une mesure plus scandaleuse encore que les précédentes, ce qui fait passer comme une lettre à la poste les premières… »

    Cet entrisme particulièrement réussi, notamment de l’extrême gauche au sein de l’institution judiciaire, est susceptible de remettre en question l’impartialité même des jugements et des décisions rendus par ces quelques juges qui sont devenus, avant tout et de fait, des militants politiques.

    Notre République ne peut pas tolérer une telle situation et une telle violation du principe de la séparation des pouvoirs. Dans le cadre d’un bon fonctionnement de nos institutions, le pouvoir judiciaire ne peut pas en effet être juge et partie. Il ne peut pas être le seul à faire valoir en permanence son indépendance tout en se permettant des commentaires, pour ne pas dire des attaques inadmissibles car politiques, à l’encontre du législateur et du pouvoir exécutif. De toutes ces années de militantisme politique de ces quelques magistrats, la justice ressort considérablement affaiblie dans sa crédibilité.

    Comment retrouver à l’avenir cet équilibre des pouvoirs si nécessaire au bon fonctionnement de notre démocratie ? Il suffirait que les magistrats, dans leur ensemble, soient obligés de respecter un devoir de réserve jusqu’à leur retraite ou leur départ de la magistrature et mettent en œuvre la volonté souveraine du peuple exprimée par la volonté du législateur.

    Lors de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, un certain nombre de hauts fonctionnaires et de militaires ont démissionné pour ne pas servir un gouvernement ayant en son sein des ministres communistes. Ce fut tout à leur honneur. Ils ont respecté en cela le peuple souverain. Celui-ci attend le même comportement de la part de ceux qui exercent ce pouvoir judiciaire et non pas une opposition au pouvoir législatif et exécutif en entravant la chaîne pénale.

    Compte tenu de l’importance du pouvoir judiciaire, les syndicats de magistrats ne peuvent donc être que des syndicats professionnels et en aucun cas des syndicats à vocation politique. Dans le cas contraire, si nous continuons à accepter de tels comportements au sein du corps judiciaire, les manifestations à l’encontre de l’exercice de l’autorité judiciaire seront de plus en plus nombreuses. Cela n’est pas souhaitable pour le bon fonctionnement de nos institutions.

    Il est donc grand temps que nos institutions prennent conscience qu’il n’est plus possible de tolérer cette confusion car nos compatriotes n’accepteront pas plus longtemps un tel déséquilibre entre les trois pouvoirs de notre démocratie, piliers de notre République.

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  2. @philippe : bravo pour la rigueur du raisonnement et la qualité de votre commentaire. Pour une fois qu’il ne s’agit pas d’un bête borborygme inutile… Cependant, l’argument de la neutralité des juges et de leur politisation porterait davantage et pourrait détenir une minime chance de me convaincre si ce qui a déclenché cette révolte des juges (qui à mon sens représente la face visible de l’iceberg qu’est le système judiciaire, n’oublions pas les autres personnels…) n’était pas avant tout motivée par les moyens mis à leur disposition. Si la France est classée comme je le fais savoir dans un autre billet derrière l’Arménie (sic..) ce n’est pas pour la partialité de ses juges… Mais bien parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire correctement leur travail. Le syndicat de la magistrature n’a-t-il pas tout crédibilité et légitimité à défendre les conditions de travail des personnels judiciaires ? Et puis, l’argument peut se retourner : Sarkozy n’avait lui-même aucune légitimité à attaquer comme il le fait (et depuis longtemps, ce qui devient louche… Aurait-il quelque chose à se reprocher ?) les magistrats. Et quand il le fait, c’est en bloc et pas de manière ciblée sur les prétendus juges gauchistes que vous citez… Ils existent peut être, mais de là à les prendre pour une majorité et considérer que ce sont eux qui mènent le bal, voilà qui ne peut que heurter le bon sens… En tous els cas, il outrepasse également ces fonctions. Et si aujourd’hui la république est malade et en danger, ce n’est pas, je crois franchement, de ses juges, mais de son gouvernement; Il n’y a qu’à voir les affaires qui s’enchaînent et laissent à penser au commun des mortels que nous sommes dans une république bananière qui s’affranchit si aisément des convenances en niant la notion de conflit d’intérêts et en méprisant ouvertement la population par ses frasques éhontées. Un gouvernement se doit d’être irréprochable et, en l’occurrence, pour reprendre les mots de Hollande avant hier (que je n’apprécie pas particulièrement) il se montre surtout irresponsable… En d’autres temps, et dans d’autres pays, Mam aurait démissionné, Woerth aurait démissionné, Hortefeux (plusieurs fois condamné) aurait démissionné…

    Ps. Votre anti-communisme, très primaire, ne vous honore pas… et ne fait que confirmer les propos de ce billet sur l’origine de cette haine des juges… déplacée elle aussi.

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  3. Je souscris pleinement à l’analyse d’Alain Bihr, et plus particulièrement au côté religieux qui sous-tend la doctrine néolibérale. Libérale tout court devrais-je dire, si ce n’est même capitaliste si l’on veut appeler un chat un chat.

    Pour ce qui est du commentaire qui précède ; Autant de contre-sens, de mauvaise foi et de démagogie éhontée, tout cela ne vous honore pas Monsieur le Député… Et démontre, s’il en était besoin, que la vergogne est bien l’apanage de l’homme de droite.
    C’est un peu comme les cartes de vœux si vous voyez ce que je veux dire…

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