cette autre gauche qui se construit… sous nos yeux ébaubis

Pendant ces quatre jours, les militants communistes vont pouvoir voter en toute conscience pour le candidat de leur choix aux présidentielles. Cela est une bonne chose, la démarche sera plus claire et honnête. Un plébiscite décidé en haut lieu par les seuls dirigeants de leur parti aurait en effet laissé beau jeu à de vieux éléphants idéologiques réfractaires comme Gérin de crier au scandale et à la confiscation de ce qui reste de son parti par Mélenchon.

 Là, les choses sont en train de se construire démocratiquement, et c’est quand même mieux pour un mouvement, le Front de Gauche, qui prône des valeurs humanistes et de rupture avec la politique traditionnelle. Ainsi, pour illustrer ce que je veux développer ici, il n’y a pas de primaires à l’UMP… Le candidat auto-proclamé qui peut se permettre le luxe de ne l’être pas encore parce qu’en plus d’être Président d’une autrefois république, il s’est montré d’emblée le seul chef de son parti, le contrôle d’une main de fer. Ce sera lui et personne d’autre… Heureusement pour lui, car je ne suis pas sûr que si le candidat de l’UMP était désigné de manière plus saine, ce serait lui qui serait désigné.. mais passons. La droite n’est pas la gauche, même si d’aucuns tentent de nier ce clivage, le culte du chef est toujours bien présent, à droite.

 Mélenchon, lui, a gravi un à un tous les échelons de sa désignation comme candidat aux présidentielles à la force du poignet, quoiqu’on en dise, reconnaissons lui cette force qui lui a permis de passer victorieusement une à une toutes les étapes, certaines plus douloureuses que d’autres, de ce qui apparaît véritablement comme les douze travaux d’Hercule, grâce à cette détermination qui feront la différence le moment venu.

 Depuis son départ du parti socialiste, la création du Parti de Gauche, celui du Front de Gauche, le fait que Gauche Unitaire, puis des centaines de militants du NPA, et enfin récemment la FASE, prennent leur place dans le puzzle enfin réunifié d’une vraie gauche de combat et de rupture avec le libéralisme carnassier dominant, Mélenchon s’en est sorti renforcé, positivé. Pas grâce à lui, ou pas seulement, je ne verserai jamais dans le culte du chef, mais grâce à la volonté des milliers de militants qui le portent, et de l’intelligence tactique des responsables de mouvements qui ont rejoint le front de gauche. Qu’ils en soient ici félicités.

 Je comprends la douleur (je ne crois pas exagérer…) des militants du parti communiste de longue date qui ont consacré une si grande partie de leur vie militante à défendre leur parti et ses valeurs de se voir représenter par un non-communiste. S’ils votaient pour Mélenchon ces prochains jours, je ne les en admireraient que davantage, de cette capacité de distanciation, de prise de conscience des enjeux tactiques, et de ne pas faire le choix de s’enterrer dans leur isolement magnifique comme le font d’autres encore plus à gauche de la gauche de la gauche… Cet absolutisme est une voie sans issue, quoiqu’en dise l’ami Récriweb, que je respecte malgré nos divergences. La forme de son combat n’est tout simplement pas le mien, même si j’en partage certaines motivations. La fin, pour moi, n’a jamais justifié les moyens. Chacun sa route…

 Tout ceci étant écrit, tant bien que mal, si Chassaigne devait l’emporter, voilà qui nous ferait une surprise heureuse, non ? Car arrivé à ce niveau là, si l’on fait abstraction de la personnalité de chacun, les candidats sont d’égale valeur… Aurais-je la noblesse de cacher ma déception, face à la défaite d’un candidat que je soutiens depuis maintenant trois ans ? La suite le dira…

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3 réflexions sur “cette autre gauche qui se construit… sous nos yeux ébaubis

  1. Bonjour.
    Je suis l’une de celles/ceux qui voteront durant ces trois jours.

    J’étais également l’une de ces délégué-e-s qui lors de la Conférence Nationale des 3/4 et 5 juin dernier ont désigné à 63% Jean-Luc Mélenchon comme candidat aux prochaines présidentielles.

    Mais à terme, ce seront les communistes dans leur ensemble qui désigneront leur candidat durant ces trois jours 16/17 et 18 juin.
    Pour ma part, dois-je le dire ? André Chassaigne est mon candidat de cœur, que les médias se sont évertués à ostraciser. Pourtant, cet homme est un véritable représentant du FDG et milite en tant que tel. Il est admirable, c’est un homme de parole et de terrain.
    Cependant , quelque soit les résultats du vote au bout de ces trois jours, je sais qu’il s’inclinera et continuera à oeuvrer au sein du FDG, fidèle à lui-même, à ses valeurs et idéaux communistes.

    Jean-Luc Mélenchon est pour nombre d’entre nous le candidat de raison, et pour ma part, je reconnais qu’il a fait quelques efforts ces derniers temps pour tempérer son caractère impétueux. Cependant, il devra toujours se souvenir de cela .

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