La gauche va-t-elle encore nous trahir ?

Non, mais c’est pas vrai ! Ne me dites pas qu’ils y songent sérieusement, nos cousins socialos, à nous coller cette lavette libérale, cette raclure du bidet de DSK (les couilles en moins), ce candidat tellement normal qu’on ressent soudain l’étrange envie d’interroger cette notion, ainsi que la conception de sa propre normalité… Qui répond en miroir à la terrible banalité d’un personnage qui ne doute de rien, et surtout pas de lui-même. Pourtant, il devrait ! Quand on voit ce qu’il a fait à la pauvre Ségolène… Quel salaud !

 Ne me dites pas qu’ils vont vraiment extraire de ce pur produit des médias, dont les conseillers de com en ont fait le singe de l’autre François (au point qu’il puisse ressembler dans sa gestuelle publique à une marionnette défigurée par les gouttelettes de sueur qui donnent tant de relief à son auto-bronzant…), un représentant des couches populaires ?

 Vous ne me ferez jamais gober que cette tête de gondole des instituts de sondage, ce candidat dont même les gens de droite n’avaient jamais osé rêver, ce … (les mots me manquent), pourrait endosser le rôle d’un rassembleur de la gauche ? De toute la gauche ? Vraiment ?

 Non mais, quand même, soyons sérieux un instant, ils ne vont pas désigner pour les représenter ce mec au charisme de moule d’élevage ! Cette outre vide de sens, de matière critique, et de la moindre velléité de changement sociétal ! Un ajusteur du capitalisme triomphant, vous dis-je ! Une caricature de la social-démocratie européenne – pourtant partout en échec – à lui tout seul ! Il n’agirait qu’à à la marge, se contentant de raboter quelques niches (fiscales).

 Les militants n’ont-ils donc aucune mémoire, face à ce dinosaure du PS, cet ancien premier secrétaire dont le bilan n’est pas véritablement élogieux ? Cet acolyte de Jospin , lequel se vantait de n’avoir pas un programme de gauche, c’est vraiment ça, votre candidat ?

 Ne se souviennent-ils donc pas, au PS, d’un certain congrès sous son égide qui a tourné à la foire d’empoigne, ce qui ne fût pas le cas de celui-ci ? Cet homme est tout sauf nouveau, et son projet sera porteur de cette même absence de propositions novatrices dont nous avons tant besoin. La meilleure preuve en est qu’il a beau fustiger dans ses discours publics le programme d’austérité du gouvernement, il n’en est pas moins celui qui, dans son parti, va le plus loin dans une compétition dont la seule règle est d’or… Cela ne dénote-t-il pas d’une orientation politique peu compatible avec l’idée que nous nous faisons de la gauche ? Il ne fera pas la différence avec un autre candidat tout aussi libéral. Désolé, son anti-sarkozysme ne me suffit pas. Ainsi, souvenez-vous de sa position face à la réforme des retraites… et de sa si soudaine plongée dans le grand bain du green-washing… Belle sincérité à géométrie variable ! Un opportuniste, vous dis-je.

 J’ai eu la chance de tomber hier soir vers minuit sur une émission ( sur LCP) consacrée à la crise de la gauche. Tous les interlocuteurs s’entendaient pour dire à quel point la gauche, à travers le parti socialiste, avait perdu sa crédibilité et l’appui des masses laborieuses parce qu’elle avait renoncé à sa mission de transformation sociale… Qu’ils soient syndicalistes, philosophes, politiques, journalistes, ou simples péquins comme nous, tous s’entendaient sur la déconnexion de plus en plus évidente entre leur cœur électoral traditionnel et ces caciques du PS qui relevaient des mêmes catégories socioprofessionnelles que leurs (pseudo ?) adversaires de droite… Ce fameux débat du Siècle introduit par le couple Pinçon-Charlot.

 Choisir sa gauche, titre cette semaine Joffrin, le social traître en chef du Nouvel Obs. (dont le père fréquentait les Le Pen, comme celui de Hollande Tixier-Vignancourt ¹…) à propos des primaires du PS. Il a raison : nous avons à présent le choix : voter par dépit, faute de mieux, pour un ersatz de gauche soluble dans le libéralisme, qui ne résoudra rien des enjeux les plus cruciaux de l’époque, sous prétexte qu’il est une sorte de ni-ni, genre rassembleur à la Mitterrand prêt à s’attacher les services de Bayrou ou Villepin…

 Ou voter pour un véritable projet de transformation sociale, en se souvenant à quel point, peuple de gauche, les Mitterrand, Jospin, Royal, nous ont tellement trahis… Nous avons véritablement le choix : notre nombre fait notre force. Renouons avec la fierté d’être de gauche, vraiment. Il suffirait d’un vote… et de moins d’abstention.

 Bien que je puisse effectivement comprendre qu’on puisse renoncer à voter, au second tour, pour un candidat pareil… Faut pas pousser l’abnégation du vote utile (lien vers … ???) jusqu’à pousser de nouveau Mémé Lagauche dans les errances du néo-libéralisme.

 Un autre monde est possible.

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  ¹ Hollande avait pour père un militant d’extrême droite, proche du tristement célèbre Tixier-Vignancourt, et fidèle des dernières heures du maréchal Pétain… (source : Nouvel Obs de cette semaine, P. 42-43). Mais l’on ne peut être tenu pour responsable des mauvais choix de ses parents, n’est-il pas ?

 « Mr GdeC, ce procédé est ignoble, vraiment ! Espèce de crypto-marxiste manipulateur à tendance anarchisante, va !

– De rien, Monsieur le critique politique, de rien… Tout le plaisir est pour moi.

² Pourtant, n’est pas ce François là qui veut…

7 réflexions sur “La gauche va-t-elle encore nous trahir ?

  1. Je n’ai jamais vu en Hollande une quelconque stature d’homme d’état. J’ai toujours dit que son logiciel idéologique est aussi périmé que le communisme. Je parle du communisme comme finalité non du Marxisme comme outil d’analyse.
    Tu as raison,la sociale démocratie orthodoxe dont il se réclame ne résoudra rien.
    Personnellement,je verrais la solution du côté de Montebourg.

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  2. fRançois de la Baltique en grand costume de manchot est en place ou presque pour se dandiner dans la nouvelle mouture cinématograchique de « la marche de l’empereur on ice ».

    Gueule de thon et queue de pie.
    Steph.

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