#DictatorErdogan : quand le gazouillis devient un cri

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Quand le petit oiseau bleu sort de son nid pour haranguer les puissants…

« Twitter ne sert à rien, sinon à faire perdre beaucoup de temps aux geeks et aux blogueurs, et contribue à la paupérisation de notre langue autrefois si riche. C’est un instrument étrange et si peu ouvert aux profanes, au point que les instances dirigeantes de ce réseau songent à supprimer les # et les @ bien connus de ses utilisateurs, et si pratiques pour rechercher un thème ou un compte en particulier. « 

ça, ce pourrait être la perception de twitter la plus familière partagée par notre bon peuple de France, en tous cas par ceux qui n’en sont pas coutumiers. Pour d’autres, ce pourrait être bien autre chose, et pourquoi pas un outil  plus puissant et efficace, comme un formidable outil de contestation, par exemple. Car si ce réseau d’échanges limités à 140 caractères était seulement une occupation dérisoire d’oisifs et de bobos, qu’on m’explique alors pourquoi Erdogan, le premier ministre turc, l’a fait bloquer, évoquant pour sauver la face de risibles raisons de sécurité ? Lui qui s’est retrouvé au beau milieu d’une affaire d’écoutes téléphoniques révélant une potentielle corruption (tiens ? Lui aussi ? 😉  et qui n’a pas supporté de voir ainsi  son « intégrité » remise en cause…

«Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale»…
«Ils verront alors la force de la Turquie»…

Sauf que. Inconscient des enjeux et du potentiel de l’internet libre, le voilà qui montre là bien davantage sa faiblesse, et son ignorance. Car cet acte de censure indigne d’un état démocratique qui aspira autrefois à intégrer l’Europe a aussitôt été contourné par ses utilisateurs… Va-t-il devoir faire appel à la NSA pour l’assister dans sa tentative désespérée de museler la soif de liberté du peuple turc qui s’exprime à présent massivement dans les rues de  Turquie ? Jusqu’à quand laissera-t-on cet énergumène mener son pays au chaos ? Et cela dans la plus grande indifférence des médias français, occupés à tout autre chose aujourd’hui…

4 réflexions sur “#DictatorErdogan : quand le gazouillis devient un cri

  1. C’est plu compliqué que cela!
    Il va y avoir les élections municipales à la fin de ce mois et le gouvernement turc peut truquer les élections. Comme il truque tout son entourage d’ailleurs.
    Quand Baroso dit que c’est aux gouvernements de demander des observateurs pour les élections, Erdogan va-t-il faire cette démarche? Bien sûr que non.

    Mais la crainte est que sur les 80 millions d’électeurs qui vont aller aux urnes à la fin de ce mois, beaucoup encore se reconnaissent en Erdogan et croient à la théorie du complot. Y aura-t-il trucage, pas trucage. Tout indique que ces élections ne vont pas être de tout repos pour le gouvernement en place.

    Le Twitt est aussi un moyen rapide de transmettre l’information et il n’y a pas besoin de faire une demande d’amis pour voir ce qui se passe à certains endroits de la planète. Twitter n’est pas fesses-bouc.

    Et enfin, il y a celles et ceux qui sont contre le pouvoir en place. On les trouve dans les grandes villes comme Istanbul, Eskisehir, Ankara, Izmir, Antalya, mais ils ne sont que quelques millions. Le pire est que si ces gens redescendent dans la rue pour contester la légitimité de ces élections ou de la censure internet, il peut y avoir un massacre pire que ce qu’on a vu sur la place Taksim sans que la communauté internationale le sache.

    Ce qui se passe en Turquie fait peur et l’UE doit réagir comme elle le fait avec l’Ukraine…ou comme avec la Suisse avec laquelle elle a gelé le programme Erasmus, programme qui est en fonction avec la Turquie 😉

    Amicalement
    Gene

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  2. @geneghys : je n’ignore rien de tout cela. J’ai simplement choisi comme focale le problème de twitter, sans évoquer le sujet de fond qu’est la situation politico-économique de la Turquie…. dont je m’étonne que l’on ne parle d’ailleurs pas davantage ici…

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  3. Je m’en étonne aussi, d’autant que la Turquie a condamné l’annexion de la Crimée par la Russie à cause des Tatars qui y restent. Erdogan veut faire chier Poutine depuis l’histoire de la Syrie alors qu’il pensait que ce conflit serait réglé en deux coup de cuillères à pot et rattacher ainsi Alep à la Turquie…puisqu’Alep faisait aussi partie de l’empire ottoman.

    Dans les faits, Erdogan devient fou et fera n’importe quoi pour asseoir son pouvoir, car si il perd, il va droit à la case prison. Le premier procureur chargé de cette affaire a publié sur le net le rapport de condamnation qui ne fait que…960 pages 🙂

    Et l’Europe ne bouge pas, n’en parle pas, bref, Erdo peut agir en toute impunité!

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