la stupidité à Très Grande Vitesse de nos dirigeants politiques successifs

Bésot
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Quand j’ai entendu cette histoire selon laquelle la Cour des Comptes venait de brocarder le modèle tout TGV de la SNCF qui ne serait plus rentable,  les bras m’en sont tombés des épaules. Car comme je l’ai déjà évoqué ici, je suis fils de cheminot et ce sujet est donc pour moi porteur de sens, d’émotion et d’histoire, notamment syndicale. Suffit de taper le mot SNCF dans le moteur de recherche de ce blog pour en avoir une idée plus précise.

Sur la base de cette information, des gens que le ridicule ne tue pas et heureusement pour eux se piquent d’un socialisme assez idiot qui consiste à s’intéresser au transport des pauvres en commettant l’idée grotesque (aux arrières pensées très anti-sociales) de les faire voyager en autocar. Bien des internautes en ont ri sur les réseaux ferrés de France sociaux. Si l’idée n’était venue que de Macron (et on comprend donc maintenant mieux pourquoi aujourd’hui), on s’en serait tenu là. En matière de socialisme et d’appréhension du réel, ce mec ne semble en effet pas très crédible. Mais quand d’autres personnalités de la majorité reprennent en cœur l’idée saugrenue, j’ai envie de sortir mon fusil à gros sel : y a-t-il encore un pilote dans l’avion ? Ces gens ont-ils toute leur raison ? Pourquoi les journalistes ne font-ils pas leur boulot sur le sujet ? Y a-t-il encore une véritable politique des transports en France ?  Et un ministre de l’écologie ? Pourquoi l’aberration totale de cette proposition n’apparait-elle pas plus visiblement dans le débat public ? Pourquoi toutes ces questions de ma part ? Rappelons quelques évidences. L’histoire du rail en France lors de ces trente dernières années a été ponctuée par le rythme des fermetures de lignes secondaires, des manifestations d’élus et de citoyens qui ont tenté (en vain) de les empêcher, des grèves de cheminots directement concernés, des disparitions de gares transformées en jolis petits pavillons de campagne et le tracé des lignes supprimées en pistes cyclables ou voies vertes, dans le meilleur des cas. La plupart furent rendus à la nature. C’est bien. Et maintenant, pour remplacer ce qui avait une aussi évidente utilité sociale, on remettrait des bus sur les routes, comme s’il n’y avait pas suffisamment de matériel roulant comme cela qui encombre  la circulation partout en France ? Les conséquences écologiques ne sont-elles pas à prendre en compte ? Si l’on ajoute à tout ça l’immense gâchis de la suppression de l’écotaxe, dont une partie des sommes recueillies devait servir à créer ou rénover les infrastructures routières et ferroviaires, franchement, là, on marche sur la tête. Nos politiques sont devenus fous. On notera toutefois que ce rapport de la cour des comptes tombe à pic pour Guillaume Pépy et notre cher gouvernement. Il permettra ainsi d’éluder les questions embarrassantes et les réactions plus vives des élus ici et là concernés par des projets de ligne à très grande vitesse (comme ici) qui trouveront ainsi là leur réponse toute trouvée : ça sert à rien et ya plus de sous. Dossier clos.

Reste à trouver une solution pour le transport les pauvres, ce qui demeure un réel problème. Le TGV, ça coûte cher, en effet. Il serait temps que nos têtes pensantes manifestement bien déconnectées du réel s’en aperçoivent enfin.

NB. si je ne craignais d’être médisant, je me risquerais bien à proposer l’hypothèse selon laquelle,  quant à cette idée d’autocars qui surgit soudain dans le débat public, venue d’on ne sait où, les lobbies de transporteurs routiers ont donc sur ce point  bien mené leur barque… On sait maintenant qui nous gouverne.

3 réflexions sur “la stupidité à Très Grande Vitesse de nos dirigeants politiques successifs

  1. J’en parle et en reparle sur les AZA/NI

    J’aime bien prendre l’exemple de la Turquie ou d’Israël où les transports en communs sont très très bien développés. Et si par zazard on se retrouve sur une route au milieu de nulle part, où les voitures sont rares car nous sommes quand même dans des pays pauvres, il y a de petites navettes qui te klaxonnent pour savoir où tu vas et ce, presque toutes les 10 minutes.

    Ce sont des petits bus avec une destination bien précise, mais ils peuvent toujours nous lâcher à un carrefour et nous dire que là, il va y avoir une autre navette qui va passer dans peu de temps.
    Ces navettes sont privées et sont très bien entretenues. On jette une poignée de monnaie dans le gobelet vers le conducteur et le tour est joué.

    Sinon, pour ce qui sont des rails, je suis la première à déplorer le manque de vision que la France a eu au niveau des transports en commun. Je pourrais me dire que c’est normal pour un pays qui produit beaucoup de bagnoles (en Chine) et qui favorise de ce fait, la voiture, mais l’Allemagne est aussi un pays qui a beaucoup de bagnoles et a pourtant une vision de transport en commun qui est de plus en plus performant.

    Parce que venant d’un pays où les transports en commun sont super développés, c’est la croix et la bannière pour venir en France ailleurs qu’à Paris.

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  2. Pourquoi des trains à « grande vitesse », pourquoi toujours ce besoin de vitesse, pour quoi, pour qui ?
    Pourquoi pas plus de trains « normaux », la réhabilitation de petites gares et de lignes secondaires ?
    Oui pourquoi toujours ce culte de la vitesse et du temps gagné.

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  3. piqûre de rappel sur l’écotaxe :
    objectif 1 : taxer les méchant routiers étrangers :raté c’est les locaux qui sont visés
    objectif 2 : ramasser 500 millions pour faire mieux ailleurs, raté c’est ecomouv qui ramasse 250 millions mini par an, et pendant qu’on cause les sociétés d’autoroutes engrangent les milliards.
    objectif 3 : identifier les camionneurs étrangers par des portiques et boitiers : raté encore, c’est tout le monde, petits et gros, qui passe sous la reconnaissance automatique des plaques et conducteurs et va enrichir la mémoire d’un big brother intouchable.

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