Après un espoir si merveilleux et si marquant, impossible d’oublier que nous avons connu un peu trop vite la désillusion provoquée par Syriza, vis à vis duquel nous étions si nombreux, à gauche pour de vrai, à espérer qu’il damerait enfin le pion à la tyrannie austéritaire et anti-démocratique de la troïka, bras armé d’ instances européennes si peu démocratiques, puisque non élues. Aussi, il est devenu plus difficile à présent de se montrer aussi enthousiaste qu’on le voudrait à propos de Podemos, dont on annonce qu’il est au coude à coude avec le PS espagnol. J’en suis heureux. Cependant, rien n’est encore définitif. Il n’empêche. Les voir ringardiser ce soir, une nouvelle fois, un parti socialiste européen, serait un grand plaisir. Bonheur par procuration, je sais. Mais c’est faute de voir un tel mouvement éclore dans notre pays, et assister ici, terriblement impuissant, à l’étouffement provoqué par le Seul Parti unique autorisé à gauche… Lequel a commis l’exploit de griller tout sur son passage, à force de tant de désillusions, de promesses non tenues, et d’une politique si peu gauchiste qui le décrédibilise auprès de son propre électorat. Et dans les délais qui nous sont impartis, d’ici 2017, il nous reste hélas bien peu d ‘espoir. Surtout avec de tels vieux barbons qui, à gauche, quels que soient les partis, s’accrochent à leur misérable pouvoir, qu’ils se nomment Hollande, Mélenchon ou Laurent. Nous avançons vers le désastre, causé par une telle absence de renouvellement du personnel (sic) politique, qui refuse de surcroit toute remise en question quant à ses multiples cumuls détestables, et ses autres terribles erreurs qui nous ont conduit dans une telle impasse démocratique. C’est triste. Et je ne saurais me résoudre, sans mort dans l’âme, à me retrouver avec un Hollande pour seul candidat de la gauche, comme on l’envisage désormais si sérieusement… Ce qui serait prolonger la catastrophe. En Espagne, réfléchissez y, aucun FN contre lequel faire barrage… Tout est dit. Ce ne saurait être le seul projet d’une gauche en déshérence. Cette gauche dont se prévalent tant d’usurpateurs qui, à la veille de Noël, ne nous apportent que le cadeau de leur cynisme désespérant, et leur absence d’avenir radieux. Et sans la part du rêve, la gauche n’est rien de plus ni de mieux que la droite.
En complément, à lire sur Bastamag : Un Podemos « à la française » est-il possible ?
la joie, l’espoir, c’est touchant à voir, ça fait des souvenirs. mais ça nous rappelle aussi janvier 2015 ici, à syntagma, avec le si joli gendre idéal que nous avait pondu syriza et que portait aux nues un peuple enthousiaste. il y a eu février et les premières déceptions, puis le 5 juillet et le fol espoir de sortir de la catastrophe, et… mais on connait la suite. iglesias est europhile, UEphile, on le croirait sorti du même moule que tsipras, à part les cheveux bien sûr, et la brioche naissante… bof, vraiment bof bof. pas oublier que la trahison de tsipras sur la mort cérébrale du PASOK, c’est la mort totale de la gauche en grèce – n’était laïki enotita, mais qui pâtit terriblement du fait qu’il est constituté essentiellement de gens qui sont partis de syriza tard, si tard, vraiment trop tard. d’où une paralysie politique terrible et terrifiante, à part quelques grèvounettes et petits mouvements locaux sociaux. la grèce est actuellement en liquidation genre treuhand, et aucune force politique/populaire ne s’y oppose. bon, l’espagne est un beaucoup plus gros morceau, plus difficile à soumettre probablement que la grèce (et le portugal, qu’on oublie dans la liste des pays ravagés par l’eurogroupe). mais à l’arrivée de syriza, on s’était réjoui de la mort du bipartisme PASOK – ND, on a vu les résultats. j’arrive pas vraiment à me réjouir de ce qu’il se passe en espagne.
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