Modem ? Mouvement Vaguement Démocrate…

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Sensible à la critique classique et répandue dans une certaine gauche selon laquelle les gens de ma sorte s’attaqueraient plus volontiers au PS qu’à la droite (peut-être mus par le vieil adage selon lequel « qui aime bien châtie bien » ?), j’ai donc soudain ressenti le besoin de dénoncer également l’autre côté de la ligne de front, de manière factuelle, contrairement à ma logique traditionnelle plus… réactive.


J’y ai mis d’autant plus d’enthousiasme qu’il m’a effectivement semblé, après avoir été un temps ébloui je l’avoue par la lumière des projecteurs médiatiques, qu’il était un peu trop facile de continuer à contribuer à ce jeu de massacre (auquel s’obstine à se livrer pour seul exemple un certain Marc Vasseur, pourtant lui encore au PS…) de manière un peu trop systématique sans être conscient du fait que cela ne fait que profiter à une certaine gauche… et à sa version moderne : autrement dit, l’UMP. Valls et autres transfuges compris…


Je fais donc amende honorable en travaillant à ce billet qui ne sera, pour une fois, donc pas seulement d’humeur.


Aujourd’hui, je commencerai par un (petit) parti assez récent, mais qui suscite (ait ?) bien des convoitises, à droite comme à gauche.


Le modem ? Ce sont pourtant les gens de droite qui en parlent le mieux :

On commence (fort) par un certain Grégory Bubenheimer, qui gère également le blog « Beaugency demain », conseiller municipal de cette charmante commune de la région centre (je vous l’assure je ne l’ai pas fait exprès !), qui évoque dans ses notes le dernier Conseil national du Mouvement Démocrate (4 juillet 2009) :


« Constat de querelles dans les départements qui perdurent. Nécessité de mise en place de « commandos » de médiateurs qui puissent si nécessaire avoir de l’autorité (allant jusqu’à exclusion si solutions impossibles à trouver). ». j’ai vérifié, ce point, véridique, est repris par plusieurs blogs «modémistes ». Non, vous ne rêvez pas.


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je vous propose de passer à présent, pour illustrer notre périple en terre démocrate, par l’Alsace, le Bas-Rhin plus exactement, où nous donnons la parole à Jean-Marc CAMEHL, d’Initiative démocrate 67 :


« Exclusion, clanisme, sectarisme, consanguinité, autoritarisme, la littérature est riche pour définir le sentiment de frustration qui nous anime, on pourrait employer des mots plus vachards, plus guerriers, notre (bonne) éducation nous l’interdit. »


Charmant, le Modem ! On dirait que l’ambiance n’a rien à envier à celles d’autres partis moins démocra… tics…

Au détour d’un petit chemin du web, oh, surprise, on apprend que François est l’invité de Vincent… Sur le blog de Jean-Luc Benhamias, un ancien vert, je crois, si mes souvenirs sont justes… Décidément, rien à faire pour y échapper, malgré mes précédentes bonnes intentions, les frontières entre le PS et la droite sont toujours aussi poreuses… Et dire qu’il s’agit des journées d’été d’Espoir à gauche »… Pauvre gauche. Qu’as-tu fait de tes enfants...


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Je me suis ensuite intéressé (très brièvement je l’avoue) à l’un de ces autres « communiqueurs d’espérance » © (censuré), tenancière d’un blog sous-titré « L’Ardèche en éveil! », dont je ne résiste pas à vous proposer l’un des commentaires, que voici , suite à un compte-rendu du conseil national déjà cité (rappelez vous, celui qui nous faisait part de l’intention du Grand Autocrate de lancer des commandos à l’assaut des hordes de centristes subversifs….) :


Merci Christine pour ton compte-rendu que je relaie aussitôt sur mon blog, à Strasbourg, dans les commentaires d’un billet sur les commissions démocrates.

@ Daniel Testard :
En Alsace, c’est pareil : les adhérents n’ont aucune nouvelle de leurs conseillers nationaux, ni avant, ni après. Nombreuses démissions parmi nos CN élus et par le jeu des chaises musicales et des ‘membres de droit’, je dois dire que je ne sais même pas qui sont nos 5 CN élus au collège des adhérents… Pas sûr qu’un seul d’entre eux ait été présent au CN d’hier…


L’un des sites les plus complets (de par la mention faite de plusieurs blogs modémistes) que j’aie pu trouver sur le sujet, intitulé France démocrate, nous livre en exergue cet avertissement, riche d’enseignements sur la manière dont les médias nous rendent compte des événements politiques :


 » Les médias auront trouvé peu de grain à moudre à la sortie du Conseil National : ni contestation du leadership, ni création de courants, ni alliances nouvelles, ni exclusions, ni changement de ligne politique ! »


Normal ! Tous ceux qui ne sont pas d’accord sont remis dans le rang illico presto ! Ainsi que le souligne un blogueur que l’on ne saurait suspecter, comme moi, de gauchisme primaire : le torréador, qui évoque à propos du Modem un phénomène de vassalisation à l’ambition d’un seul homme : François Bayrou.

Il n’est d’ailleurs pas le seul parmi les blogueurs de droite à partager cette perception du Grand Autocrate Gascon :


On se souvient des mots lâchés par chacun de ceux qui l’ont quitté, un par un : autoritarisme, comportement sectaire… (koztoujours).


Toujours dans la perspective d’ apprécier les vertus des pratiques démocratiques du Modem, en poursuivant mon petit bonhomme de chemin à travers les blogs, je suis tombé sur celui d’un certain Christophe Ginisty (ici) qui nous livre ses impressions avec une naïveté confondante pour quelqu’un qui se présente comme un homme d’affaires, promoteur dynamique d’un mouvement du même nom :


«  Je n’ai aucune idée de ce que sera l’agenda de cet événement. C’est bien dommage d’ailleurs car on demande aux militants de s’inscrire à l’aveugle et d’investir quelques centaines d’euros sans qu’ils puissent apprécier la qualité du programme »


Un militant désargenté ne risque donc guère de s’investir au Modem… (Déjà qu’il a bien du mal au PS… Oups, pardon Maxime !)


Sur le blog des citoyens démocrates, à propos du conseil national qui a suivi l’échec de ce parti aux européennes sans qu’il ne se remette davantage en question qu’on ne le reproche bien plus abondamment et médiatiquement au PS, on peut lire avec une certaine consternation ceci :


« Franz VASSEUR (Paris) estime que nous avons besoin d’un « Frédéric LEFEBVRE » pour porter les coups et mettre au-dessus de la mêlée François BAYROU. Il s’inquiète que l’on ait abimé notre capacité de rassemblement.»

Et béh ! Vive la démocratie… Cela est d’autant plus instructif qu’il est dit par ailleurs, dans la bouche d’un certain Jean-François Khan, modeste tête de liste du Modem aux européennes (et créateur de Marianne) cité sur le blog de Koztoujours :


«  Qui est Frédéric Lefebvre ? « à la fois un pitbull, un roquet et un caniche ».


Il semblerait donc que le Modem aie besoin de déjections canines supplémentaires  pour évoluer….

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Blogueurs de France, au lieu de vous concentrer sur les les affres du PS avant le sempiternel congrès de la Rochelle, vous devriez reporter votre attention sur les casseroles de la droite, c’est (encore) plus croustillant !


Ainsi, comme le dit FalconHill

« cela commence à ressembler aux Verts d’ il y a quelque temps. Cacophonique.
Avec une différence : il y a un chef. Mais il n’y a que ça… «. (non, non, il ne s’agit pas de Sarko !)


Au Modem aussi, on s’engueule sec ! Ya pas qu’au PS !


Ainsi, Ginisty avec Bayrou… mais les médias vous en ont-ils parlé ? Bien sûr que non ! Et pourquoi diantre, s’il vous plait ? Mystère…


Au Modem aussi, on dénonce le manque de consultation des militants, l’absence de débat interne, les fidèles qui désertent, le flou du positionnement, les querelles de chapelles, et autres joyeusetés communes…


« Le Modem est un parti Janus. N’attendez aucun renouveau de lui… Gémeaux, ascendant scorpion ? » (Torréador).


Mais bon.. Quelqu’un dont le hasard a voulu qu’il siège au Parlement européen à côté du slovaque Vladimir Meciar ne peut échapper à son destin. « Ce dernier est une personnalité sulfureuse, ancien premier ministre (90-91 puis 92-98) autoritaire, eurosceptique et nationaliste qui a mis son pays au ban de la communauté internationale lorsqu’il le dirigeait » (source : Jean Quatremer).


Il ne suffit donc pas de se désigner démocrate pour l’être. Où le devenir. Mais le prouver dans ces actes, au quotidien. Ainsi, confronté à Daniel Cohn-Bendit, on ne peut pas dire qu’il brille par la hauteur de ses arguments… N’en déplaise à Nick Carraway.  CQFD.


Martin Schulz, président du groupe socialiste européen, a donc raison de qualifier Bayrou de « Karl Marx quand il était en France et de plus libéral des barbares lorsqu’il est en Europe« . Est-ce de cet homme là qu’une certaine frange dite socialiste voudrait se rapprocher sous couvert d’un pragmatisme politique qu’elle voudrait nous imposer ?


Je partage les propos d’ Olivier Dartigolle quand il argumente la position et l’emprise du parti de François Bayrou par « un abus de faiblesse de la gauche ». Faiblesse idéologique, bien sûr…


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(source : le blog de l’ami Dutron)


j’aurais pu poursuivre ce billet en apportant assez facilement la preuve, par les faits, que ce gascon apparemment si policé (qui nous montre cependant assez vite son vrai visage… comme l’histoire récente nous l’a prouvé)  n’est pas l’homme nouveau et providentiel qu’il tend à se créer à grand renfort de communication , et qu’il a derrière lui un lourd passé, notamment à travers ses fonctions dans des gouvernements de droite (voir ici).


Mais dans ce monde si partisan et vaguement démocrate, heureusement, dieu CREA la femme… Quitterie Delmas… qui quitte le modem en claquant la porte (voir « l’affaire Quitterie Delmas » ici)


Je laisse donc le mot de la fin (même si ce n’est pas tout à fait le sien… comme on le verra ci-après) à cette jeune femme au prénom étrange, que je ne connais pas, mais dont j’avoue humblement n’être pas insensible à son charme, malgré de certaines et sérieuses divergences politiques au sens noble du terme (oui, il en a encore un à mes yeux) :


Résister c’est créer, créer c’est résister.

Vive la résistance !

11 réflexions sur “Modem ? Mouvement Vaguement Démocrate…

  1. Merci pour cet article très intéressant. En effet il y a des problèmes internes partout, certains arrivent à les cacher, d’autres moins. Cela dit je pense que les problèmes au PS sont d’une profondeur telle qu’il est devenu difficile de les cacher. On vit un congrès de Tours sur la scène publique et les médias s’en donnent à coeur joie.

    Quand à l’UMP, les dissidences et les problèmes ne sont même pas cachés mais ils passent comme une lettre à la poste. On entend dire naturellement qu’un tel s’est fait punir, que tel autre déserte l’assemblée parce qu’il n’est pas d’accord avec la majorité etc… On a même un De Villepin qui joue le Dartagnant mais rien à faire, aucun scandale…

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  2. Ce genre d’article n’a aucun intérêt. La critique pour la critique c’est stérile, c’est l’apanage de ceux qui n’ont rien à proposer. Les politiques sont en panne de véritables orientations pour les français et les français n’envoient plus de signes suffisamment fort à leurs politiques. Le XXIè siècle doit voir l’émergence d’une nouvelle gouvernance, c’est vital, mais chacun refuse de l’admettre, à l’exception du Modem qui en est au balbutiement d’une nouvelle voie. La gauche, la droite, le centre, tout cela est obsolète. C’est le nouveau monde de l’après capitalisme qu’il faut construire. Alors plutôt que dénigrer, vous feriez mieux d’apporter votre participation active à une nouvelle forme de politique.

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  3. Bonjour Seamline,

    Tout d’abord je ne pense pas que la critique n’ai aucun rôle. C’est un critiquant l’Ancien Régime qu’on l’a descendu tout au long du XVIIIe siècle. Les propositions étaient beaucoup moins audibles et assez flou, quand à la République elle s’aparentait à une utopie de l’antiquité.

    Aussi la critique de la démocratie interne des partis est fondamentale selon moi parce qu’il révèle aussi une certaine idée du pouvoir et de la société. Edgar Quinet disait très bien « les moyens despotiques mènent aux fins despotiques » ou en gros comment peut-on se renvendiquer démocrate si on ne s’impose pas les règles qu’on veut soit-même universaliser.

    D’autre part, le clivage Gauche droite est loin d’être obselete. Cela correspond toujours à des projets de sociétés distinct qui n’ont rien perdu de leur pertinence. On peut cependant chercher encore l’idéologie qui se cache derrière la 3e voie, c’est à dire celle qu’emprunte les sociaux-démocrates et pseudo-centristes. Pourquoi ? Simplement parce qu’il n’y en a pas. C’est la politique de l’empirisme et du pragmatisme, en somme c’est presque de l’apolitisme.

    Beaucoup de choses sont à construire nous sommes d’accord, cependant je doute que le Modem souhaite un après capitalisme (ni un bonne partie du PS d’ailleurs), ni ne souhaite un autre type de gouvernance. L’article met bien en évidence l’idée d’un homme fort unique devant ses troupes à l’instar de Sarkozy. Bea

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  4. (désolé j’ai appuyé sur enter sans le vouloir)

    Belle tentative de changement, disais-je, quand la logique est en droite ligne avec celle de la 5e République qui implique une personification du pouvoir.

    Je conseil d’ailleurs à tous les militants de lire ce qu’Aristote et Socrate pensent de la démocratie. Les raisons pour lesquelles ils la juge mauvaise sont justements les phénomènes vers lesquels nous couront les yeux fermés. Si on oublie, au profit du pragmatisme, les idéologies qui ont constituées notre démocratie, on érige nous même le mur dans lequel on se vautrera lamentablement…

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  5. Bonjour,

    Etant l’auteur de la phrase citée « ni contestation du leadership, ni création de courants, ni alliances nouvelles, ni exclusions, ni changement de ligne politique », je précise :

    * que le titre de l’article était en fait : « Température et pression, conditions de réactions créatives en Conseil National », ce qui ne va pas tout à fait dans le sens de votre interprétation,

    * qu’en tout cas, le sens que je donnais à la phrase n’est pas celui que vous lui donnez. Il me semble même que votre interprétation est paradoxale : vous citez de très nombreuses expressions de dissension, ce qui contredit votre assertion selon laquelle « Tous ceux qui ne sont pas d’accord sont remis dans le rang illico presto ! ».

    Allons un peu plus loin : il y a effectivement de nombreux débats (tendus ces temps-ci) au sein du MoDem et il y en avait dès sa fondation, la presse en avait témoigné avec étonnement ! Et pourtant, cette expression militante, encore maintenant, et aussi diverse soit-elle, ne demande « ni contestation du leadership, ni création de courants, ni alliances nouvelles, ni exclusions, ni changement de ligne politique ».

    C’est dire qu’il nous reste, parmi les démocrates, beaucoup en commun 😉

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